Habitation de Kikuchi Danjuro

La maison de Danjuro a été construite en 1928 sur le versant de la colline Yoshida, au cœur d'un quartier résidentiel tranquille de Kyoto. Ces rues pittoresques ont à mainte reprise servi de décor à diverses sociétés cinématographiques. La rénovation complète, achevée en 2022, a préservé le caractère traditionnel de la maison tout en l'adaptant pour donner plus de lumière et d'espace que les maisons typiques de Kyoto.

Description de la maison

Au rez-de-chaussée se trouvent l'entrée, à gauche ce trouve une première chambre, celle de Danjuro, à droite une porte menant à des toilettes. Un couloir éclairé par un puits de lumière menant au tsubo-niwa (jardin intérieur japonais) et au fond à gauche un autre couloir vers une chambre avec ses propres toilettes. En face de cette chambre, autrement dit au bout du couloir de l'entré à droite, se trouvent la salle de bain, ainsi que la penderie par laquelle il faut passé. La salle de bain est une cabine avec douche et baignoire.

A l'étage se trouve un grand espace ouvert avec poutres apparentes, cuisine moderne, salle à manger et salon. Les portes vitrées s'ouvrent sur un grand balcon couvert. La cuisine est entièrement équipée avec un réfrigérateur/congélateur, des plaques électriques, un four grille-pain et un four micro-ondes, un grand plan de travail.

La maison dispose également d'un espace de stationnement/garage pour une petite voiture attenant à la maison.


Elle ce situe à une dizaine de minute à pied du Kyoto Municipal Konoe Junior High School, où étudie Danjuro.

Une omelette qui parle. - 11/08/24

Le soleil d’août se couchait lentement sur Kyoto, teintant le ciel de nuances roses et dorées. Danjuro Kikuchi ajusta la position de son arc et se concentra une dernière fois. La flèche fendit l'air avec précision, se plantant au centre de la cible. Satisfait, il hocha légèrement la tête avant de relâcher ses épaules. Le terrain de tir à l’arc du lycée était presque désert à cette heure, la plupart de ses camarades étant déjà partis profiter de leurs vacances estivales. Mais pour Danjuro, l’entraînement n’avait pas de saison. Le tir à l’arc, plus qu’un simple loisir, était devenu une partie intégrante de son identité, une manière de canaliser ses pensées, de trouver une certaine paix intérieure.

Après avoir rangé son équipement, il salua ses quelques camarades restants, échangeant des sourires et des promesses de se retrouver bientôt. Il quitta le dojo et prit le chemin de la supérette du coin, une petite échoppe discrète nichée entre deux immeubles. En entrant, une cloche retentit, signalant son arrivée. Il parcourut rapidement les rayons, ramassant quelques articles : une bouteille d’eau fraîche, une barre énergétique et quelques snacks pour plus tard. À la caisse, la vieille dame qui tenait la boutique lui adressa un sourire bienveillant.

« Encore en plein entraînement, Danjuro-kun ? » demanda-t-elle en tapotant sur l’écran de sa caisse enregistreuse.

« Oui, comme toujours, » répondit-il avec un léger sourire. « J’essaie de m’améliorer encore. »

« Tu es déjà bien doué, » répondit-elle en lui tendant son sac. « Prends soin de toi et profite de tes vacances. »

Il la remercia, récupérant ses achats avant de reprendre le chemin de la maison. Les rues étaient calmes, baignées dans la chaleur du soir. Lorsqu’il franchit la porte de chez lui, un silence paisible l’accueillit. Son père n'était pas encore rentré, probablement retenu par une réunion tardive.

Danjuro se dirigea vers la salle de bain pour se rafraîchir. L’eau froide sur son visage lui fit un bien fou après cette longue journée. Une fois lavé, il enfila un t-shirt propre et un short, puis traversa le couloir menant à sa chambre. En ouvrant la porte, il s’arrêta net.

Au centre de la pièce, posé sur son bureau, se trouvait un chose des plus inattendus. Un œuf, énorme, aussi grand que celui d’une autruche, trônait là, surmonté de motifs étranges et hypnotiques, jamais vus dans le règne animal. Juste à côté, un petit appareil noir, compact et sans aucun signe distinctif, l'accompagnait.

Danjuro cligna des yeux, perplexe. Il n'avait jamais vu un tel œuf, ni un tel appareil auparavant. Son père, en tant que marketing, lui offrait parfois des objets insolites, mais celui-ci dépassait tout ce qu’il avait pu imaginer. Il s'approcha lentement, tendant la main pour toucher l'œuf. Sa surface était lisse et tiède, comme s'il était vivant.

Il prit l'œuf et s’assit en tailleur à côté de cette étrange découverte, prenant l'appareil noir entre ses mains. Il ne semblait pas y avoir de répercutions au fait d'appuyer sur les quelques boutons apparents, rien qui ne suggère une manière de l'activer.

Soudain, l'œuf se mit à vibrer doucement. Danjuro recula instinctivement, le cœur battant. Sous ses yeux écarquillés, une fissure apparut sur la coquille, s’élargissant jusqu'à ce que l'œuf éclate littéralement, partant en confettis lumineux. Ce qui en sortit le laissa sans voix.

Une petite créature jaune, d’apparence gélatineuse, se tenait là, ses grands yeux rouges globuleux le fixant avec curiosité. L’étrange être émit un bruit, comme un gargouillement, puis prononça d'une voix aigüe : « Zurumon. »

Danjuro recula encore, abasourdi. Ce n'était certainement pas un cadeau de son père, pas quelque chose qu'il aurait pu acheter ou trouver par hasard. Mais alors, d’où venait ce truc ? Et surtout, qu’était-il ? Les questions tourbillonnaient dans son esprit alors qu'il réalisait que cette créature étrange venait peut-être de bouleverser sa vie à jamais.

« C'est quoi ce truc ????? Le huitième passager ????? »

Danjuro, après avoir repris ses esprits, se pencha prudemment vers la petite créature jaune. Le Zurumon le regardait avec ses grands yeux rouges, une étincelle de curiosité semblable à celle qui brillait dans les siens. Malgré sa première réaction de surprise, Danjuro ressentait maintenant une sorte d'étrange connexion avec l'être gélatineux. Sa curiosité prenait le dessus, et il décida de tenter une approche.

« Salut, » murmura-t-il doucement, comme s'il s'adressait à un bébé. « Tu t’appelles Zurumon, c’est ça ? »

La créature ne répondit pas vraiment, se contentant de le fixer avant de répéter dans sa voix aigüe : « Zurumon. »

Danjuro hocha la tête, réfléchissant. L'entité semblait plutôt calme, ne montrant aucun signe d'agressivité. Cela le rassura un peu, même si le mystère restait entier. Il tendit alors la main vers Zurumon, qui le laissa faire sans protester. La sensation était étrange : la créature était douce et gélatineuse, comme un slime que Danjuro aurait pu imaginer dans un jeu vidéo, mais elle n'était ni froide ni visqueuse. Elle semblait presque vivante, avec une texture légèrement élastique.

Zurumon, maintenant dans les mains de Danjuro, regardait autour de lui, explorant du regard la chambre. Il émettait parfois de petits bruits, des sortes de gargouillements qui semblaient exprimer une certaine perplexité, peut-être même de l’ennui. Danjuro, comprenant qu'il devait faire quelque chose pour capter l'attention de la créature, décida de la trimbaler dans la maison.

Il la porta d’abord dans la cuisine, mais Zurumon ne réagit pas aux placards remplis de nourriture ou aux ustensiles. Puis il l’emmena dans la salle de bain, mais là encore, aucun intérêt de la part du petit être. Frustré par cette absence de réaction, Danjuro remonta finalement au salon, où il eut une idée. Peut-être que Zurumon était comme un enfant, attiré par les sons et les lumières vives. Il alluma donc la télévision et chercha une chaîne pour enfants.

Rapidement, il tomba sur un programme de Super Sentai, une de ces émissions colorées pleines de héros en costume qui combattaient les forces du mal. Danjuro posa Zurumon devant l’écran, curieux de voir si la créature réagirait.

À sa grande surprise, Zurumon semblait fasciné par ce qu’il voyait. Ses yeux globuleux suivaient attentivement les mouvements rapides des personnages à l’écran. Lorsqu’un des héros se transforma pour affronter un monstre géant, la petite créature émit un son plus aigu, presque excité, et se balança légèrement d'avant en arrière, exprimant ce qui ressemblait à une forme d’enthousiasme.

Danjuro, amusé et intrigué, s’assit à côté de Zurumon, observant la scène. Le programme continua, et la créature resta captivée par l’action qui se déroulait sous ses yeux. Danjuro se mit à sourire, un mélange de fascination et de tendresse envahissant son cœur. Ce petit être étrange, qui n’était apparu que quelques minutes plus tôt dans sa vie, agissait déjà comme une sorte de compagnon improbable.

Il s'interrogea alors sur l'origine de cette créature. Était-ce vraiment un cadeau de son père, bien que cela lui paraisse peu probable ? Ou s’agissait-il d’autre chose, quelque chose de plus extraordinaire ? Les questions ne cessaient de tourner dans son esprit, mais pour l’instant, il se contentait d’observer Zurumon, le cœur un peu plus léger.

Alors que l’émission touchait à sa fin, Danjuro vit le petit être commencer à cligner des yeux plus lentement, comme s’il se fatiguait. Zurumon s'aplatit, gélatineux et doux, semblant choisir cette table basse pour dormir. Danjuro toujours devant la télévision entendit son père revenir, celui-ci montant alors pour déposer quelques sac de course dans la cuisine. S'adressant à lui et le questionnant, son père vint à prendre son histoire avec dérision, venant même à ne pas voir la créature qui pourtant trônait encore sur la table basse. Prétendant que son fils avait du faire un somme dans le canapé et rêvé tout cela, il continua à en rire sous le regard perdu du jeune garçon qui ne chercha finalement pas à rebondir sur cette histoire. Préférant laisse la créature dormir et son père finalement loin de cette histoire, ne voulant pas que celui-ci pense de lui qu'il est fou.


Sans vraiment savoir pourquoi, il caressa doucement la petite créature, comme pour ce convaincre que ses sensations étaient vrai. À cet instant précis, il sut que quoi qu'il advienne, il veillerait sur Zurumon et découvrirait les mystères qui l’entouraient.

Dé "Aux petits soins" - 3. Je m'ennuie

Le lendemain matin, Danjuro s'éveilla lentement, les rayons du soleil filtrant à travers les rideaux de sa chambre. Alors qu'il émergeait du sommeil, il sentit quelque chose d'étrange bouger sur son abdomen. D'abord engourdi, il pensa que ce n'était qu'un rêve, un vestige des aventures de la veille. Mais la sensation persistait, et elle devenait de plus en plus réelle.

Il ouvrit les yeux et aperçut une petite boule de poils bleus bondissant joyeusement sur lui. Danjuro se redressa brusquement, l'esprit encore embrouillé. La créature s'arrêta de bondir et le fixa de ses grands yeux ronds, une expression de gaieté évidente sur son visage.

« Qu’est-ce que… ? » murmura Danjuro, cherchant à comprendre ce qui se passait. « Qui es-tu ? Où est Zurumon ? »

La petite boule de poils s’arrêta un instant, semblant réfléchir, puis répondit d’une voix plus assurée que celle de la créature de la veille : « Pagumon ! Je suis Pagumon. Avant, j’étais Zurumon. »

Danjuro cligna des yeux, incrédule. « Attends, tu étais Zurumon ? Mais… comment as-tu changé ? Pourquoi ? »

Pagumon, la petite créature bleue, le regarda avec une sorte de curiosité naïve, mais il était clair qu’il n’avait pas beaucoup plus de réponses que Danjuro. « Je… je ne sais pas vraiment. C’est juste arrivé pendant la nuit. Je me souviens d’avoir dormi, puis je suis devenu Pagumon. C’est tout. »

Danjuro passa une main dans ses cheveux en bataille, essayant de faire le tri dans ses pensées. Il avait entendu parler de créatures capables de changer de forme, mais seulement dans les livres ou les films. Voir cela se produire sous ses yeux, dans sa propre chambre, dépassait tout ce qu’il pouvait imaginer.

« Et maintenant, tu es… différent, » constata-t-il en observant Pagumon de plus près. La créature semblait plus expressive, plus active que Zurumon. Pagumon hochait la tête de manière presque enfantine, comme pour confirmer les pensées de Danjuro.

« Oui, je suis plus fort maintenant, je crois, » répondit Pagumon avec une fierté innocente. « Mais je ne comprends toujours pas ce que je fais ici. »

Danjuro réfléchit, cherchant à rassembler les maigres informations dont il disposait. « Tu n’as aucune idée d’où tu viens ? Ou pourquoi tu es ici, dans ma chambre ? »

Pagumon secoua la tête, l’air un peu confus. « Non, je ne me souviens de rien avant d’être dans l’œuf. Mais je sais que tu es mon ami, Danjuro. »

Ce dernier se sentit légèrement réconforté par cette déclaration. Bien qu'il ne comprenne pas tout, il avait au moins une certitude : cette créature, qu’elle soit Zurumon ou Pagumon, n’était pas hostile. Elle semblait même liée à lui d'une manière étrange et inexplicable.

« Bon, d’accord, Pagumon, » dit-il finalement, avec un petit sourire. « Je suppose qu'on va devoir découvrir tout ça ensemble. »

Pagumon bondit joyeusement, manifestant sa joie d'un petit cri enthousiaste. « Oui ! Découvrons ! »

Danjuro se leva et se prépara pour la journée, emportant Pagumon avec lui. Le mystère qui entourait cette créature ne faisait que grandir, mais il était maintenant résolu à percer ses secrets. Tout en allant prendre son petit déjeuner, il réfléchit à ce qu’il pourrait faire ensuite. Son père pourrait peut-être l’aider, mais il n’était pas sûr de comment aborder le sujet.